Exposition
07.03.2015 - 21.06.2015

Loredana Sperini

Si fa sera

© Loredana Sperini
© Loredana Sperini
© Loredana Sperini

Loredana Sperini prend ses quartiers de printemps au Château de Gruyères pour une exposition vibrante et cristalline. Mêlant matières et formes à priori dissonantes, l’artiste donne vie à un monde hybride et trouble empreint de poésie.

Entre minéral et organique, ses œuvres évoquent des cristaux à travers lesquels la lumière se décompose en une symphonie géométrique. Parfois marquées par les traces d’un corps vulnérable, ces gemmes se confrontent aux antiques pierres du château et viennent révéler des sensations fugaces ou des souvenirs qui se dissolvent.

Pour sa première exposition en Suisse romande, l’artiste zurichoise emplit le château de résonances visuelles et plonge le spectateur dans une douce lumière vespérale.

Filipe Dos Santos
Commissaire de l'exposition

Vernissage

Vendredi 6 mars, 18h

Visite commentée

Samedi 11 avril à 15h
Découvrez l'exposition en compagnie de Filipe Dos Santos, commissaire
Prix: compris avec le billet d'entrée au château

Pour les enfants

Mercredi 29 avril à 15h
Encaustique pour les loustics!
Visite et atelier découverte pour les 6-9 ans
Prix: CHF 9.-
Sur inscription au 026 921 21 02

Loredana Sperini

Née en 1970 à Wattwil, Loredana Sperini suit une formation artistique à la Hochschule für Gestaltung und Kunst de Zurich (1996 – 1997) puis à celle de Lucerne (1997 – 2000).
Active depuis plus de dix années en Suisse allemande et à l’étranger, l’artiste présente au Château de Gruyères sa première exposition monographique en Suisse romande.

La nuit tombe

Intitulée Si fa sera – la nuit tombe –, l’exposition nous plonge dans une atmosphère entre chien et loup, au moment où le regard se trouble et commence à percevoir au-delà du visible. A travers les salles, Loredana Sperini fait jaillir un vaste jeu de résonances, en répétant et en déclinant un répertoire personnel de formes et de couleurs. Telle la lumière diffractée par un prisme, des facettes cristallines colorées jaillissent de la matière et se multiplient dans l’espace. Des reflets lumineux transpercent des noirs intenses et éclatent sur le ciment, le bois ou le métal. Parfois, des fragments de corps vulnérables s’extirpent de la matière et se mêlent dans un entrelacement surréaliste.

D’une manière surprenante, la plasticienne associe des matières dont la conjugaison semble impossible. Elle mêle le ciment à la cire et laisse transparaître par endroits les différentes strates d’une réaction quasi alchimique. La cire s’épanche aussi sur le bois en formant un réseau de facettes colorées ou ruisselle en coulures denses et solides. Dans ses sculptures, dans lesquelles on aperçoit parfois des réminiscences de Medardo Rosso, d’Alina Szapocznikow ou de Paul Thek, les formes abstraites se joignent à celles plus figuratives. Telles des saillies du réel, une bouche, une main ou un pied s’extraient de la matière et viennent animer des constructions géométriques.

Le travail de la main, qui modèle, qui gratte, qui lisse et qui assemble, entre continuellement en jeu dans les compositions que l’artiste crée par «collages-cassures» en étapes successives. La main, qui est aussi le moteur du geste, est d’ailleurs un des motifs de prédilection de Loredana Sperini. Dans une démarche instinctive et sensorielle, elle évacue toute forme narrative au profit d’un langage qui lui est propre et qui opère toujours au moyen du contraste des formes, des matières et des textures, pour créer un monde troublant entre organique et minéral, entre force et fragilité.

Vue de l'exposition

© Loredana Sperini, Château de Gruyères
© Loredana Sperini, Château de Gruyères
© Loredana Sperini, Château de Gruyères
© Loredana Sperini

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