Exposition
25.02.2017 - 04.06.2017

Michael Rampa

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© Michael Rampa
© Michael Rampa
© Michael Rampa

La peinture de Michael Rampa se révèle comme un souvenir. Précise par endroits, elle se dilue et disparaît en laissant des blancs qui contiennent autant de sens que les éléments que l’on distingue. Partant d’un motif ou d’une évocation historique, l’artiste construit ses peintures par superposition. Strate après strate, il pose des plages de couleur, des espaces en réserve et des figures, qui souvent font allusion à sa mémoire ou à d’autres œuvres. Dans ses peintures, à la limite de l’abstraction, Michael Rampa compose ainsi un monde onirique dont on cherche à percer le secret.

Natif de Château d’Œx, le peintre a régulièrement sillonné la Gruyère avec son carnet d’esquisses avant de poursuivre sa formation en autodidacte en Italie et en Grande-Bretagne. Pour sa première exposition monographique dans un musée, il revient sur ses propres traces et présente au Château de Gruyères ses derniers travaux.

Commissaire d'exposition
Filipe Dos Santos

Vernissage

Vendredi 24 février, 18h

Michael Rampa

Né à Château-d’Œx en 1977, Michael Rampa emprunte très rapidement le chemin du dessin et de la peinture. Allant à la rencontre de peinture et des maîtres anciens qu’il découvre à travers des voyages en Italie et en Grande-Bretagne, il se forme en autodidacte, observant et en s’essayant aux différentes techniques. Virtuose de l’aquarelle, qu’il réalise sur différents types de support, il s’est notamment fait connaître par ses séries de jungles/forêts dans lesquelles s’inscrivent de mystérieux personnages.

Intenses aquarelles

Dans ses nouvelles grandes aquarelles présentées dans la Salle voûtée du Château de Gruyères, Michael Rampa délaisse les sous-bois et les denses jungles pour inscrire ses sujets dans des espaces évanescents. Dans une composition privilégiant le vide au plein, ses motifs émergent comme des apparitions fugaces. Résumant les formes à l’essentiel, dans une approche tendant vers l’abstraction, le peintre révèle un monde mystérieux au grand potentiel narratif.

L’artiste élabore toujours sa composition à partir d’un motif iconographique, d’une référence artistique ou littéraire – ces éléments initiaux se dilueront au fil de la construction –, et construit progressivement son œuvre par ajouts, entrelacements ou évidements. Sur la surface vierge du papier, seuls des indices viennent suggérer des silhouettes campant des espaces oniriques que l’œil du spectateur recompose.

Dans la deuxième salle, Michael Rampa confronte une série d’aquarelles intenses (Swipe 2017) dans lesquelles le motif est obtenu par « nettoyage » progressif, à une grande huile sur toile (Coverage, 2017) dont le traitement oscille entre figuration et abstraction. Dans les deux cas, la lumière est au cœur de processus créatif.

Jouant sur un clair-obscur cru, Michael Rampa crée avec Swipe une galerie de portraits saisissante. Au moyen de pinceaux mouillés et de brosses, le peintre creuse subtilement une épaisse couche de couleur vive pour en dégager des formes. Opérant tel un sculpteur, il procède – contrairement à la série d’aquarelles présentées dans la Salle voûtée – par évidement du fond pour représenter ses énigmatiques sujets.

La lumière est également au cœur du dispositif de la grande huile sur toile intitulée Coverage. Frappée par d’éblouissants rayons zénithaux, la scène semble comme saisie dans un processus de recomposition visuelle, quelque part entre l’œil et le cerveau. Délibérément construite entre figuration du réel et composition conceptuelle, l’œuvre permet au peintre de confronter les différents jeux de pinceau et d’invoquer la puissance évocatrice de l’abstraction.

L‘imposante aquarelle sur toile présentée dans la Salle des Gardes (Gym, 2016) constitue une synthèse des recherches conduites par le peintre actuellement. La représentation de l’image et le statut de la couleur sont bien entendu invoqués, mais c’est dans la superposition des surfaces colorées que réside l’un des enjeux majeurs de cette œuvre

Apposés selon un dispositif qui s’approcherait de la reproduction mécanique de l’image, mais qui n’est conduite que par la main du peintre, les larges plans de couleur viennent perturber la compréhension de la profondeur du champ. Placés sur un même niveau, figurations, champs colorés et réserves blanches – qui deviennent des motifs ornementaux – viennent ainsi perturber une lecture qui traditionnellement hiérarchise les sujets dépeints.

Vues d'exposition

© Michael Rampa, photo Julien Gremaud
© Michael Rampa, photo Julien Gremaud
© Michael Rampa, photo Julien Gremaud
© Michael Rampa, photo Julien Gremaud
© Michael Rampa, photo Julien Gremaud

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